vendredi 8 mars 2013

Pour une posture éthique face à l'imposture artistique



R E – E V O L U T I O N
V  E  N  E  Z  I  A




(pour une posture éthique face à l'imposture artistique)
  


Re-évolution Venezia est née, il y a 5 ans, en réaction à la dérive spéculative dans laquelle s'inscrit désormais l'Art, et plus précisément l'Art contemporain, à l'initiative de 3 amis : Claude Lamoët, artiste, Alessandro Ferrara, acteur de théâtre, et Karine Trotel, journaliste. 

Leur constat avait déjà établi, il y a 8 ans, que l'avidité de gloire et d'argent a envahi le monde de l'Art au point qu'elle est devenue la motivation prioritaire et principale d'une grande majorité de ceux qui se prétendent et se font appeler "artistes" dès lors qu'ils ont une bonne idée, savent l'exprimer pour la vendre aux plus riches et qu'ils sont reconnus objets de spéculations financières, donc médiatiques, indécentes… et ce, au détriment de toute démarche artistique qui cherche à produire une œuvre unique, à la fois fruit et source d'un parcours plastique, intellectuel et émotionnel important, autant pour celui qui la met au monde que pour le monde qui la reçoit.    

Il est, par conséquent, très difficile même pour l'esprit avisé de discerner l'œuvre d'Art de l'élaboration marketing qui réussit à convaincre que du moment que l'objet fait parler de lui, crée la surprise médiatique, l'effet auprès du "grand public" et tout logiquement l'enchère financière d'investisseurs (*), il s'agit d'une œuvre d'Art. 
(*) entre parenthèses, investisseurs qui, pour le coup, se sentent faire autorité en tant que "collectionneurs d'Art", et à entrer dans cette grande famille, pour se blanchir eux même de tout ce qu'ils blanchissent déjà......

Marcel Duchamp doit se retourner dans sa tombe !... 
.... de n’avoir pas mesuré la portée de sa démarche, lorsqu’en 1913, pour provoquer l’autorité bourgeoise et l’ordre établi, il introduisait dans les musées ses ready-made – autrement dit “objets trouvés”, “objets déjà faits” – dénués de toute démarche artistique, les qualifiant d’œuvres d’Art parce qu’ils les exposaient dans un musée.
Certes, en ayant recours à cet artifice, il démontra son génie à maltraiter l'autorité bourgeoise,  et aussi à transgresser les normes et les codes, ainsi qu'à bouleverser l'Académisme.
Mais il le démontra si bien que la rigide bourgeoisie, qu’il provoquait alors, vit dans l'artifice et l’effet obtenu la meilleure expression de ses valeurs bourgeoises : apparences, gloire et d'argent faciles, et le prit au pied de la lettre...
Cent ans après les premiers ready-made, c'est en effet cette même bourgeoisie qui a soutenu et soutient encore tant d’imitateurs que la transgression en tout genre est devenue la norme... mais une transgression de pure surenchère, sans esprit et sans démarche, sans cadre et sans limite, vide, sans autre but que de faire parler d'elle et, est-il besoin de le noter, bien loin du génie et de l'esprit de Duchamp...

Loin de vouloir s'appesantir sur cette évolution, imposture déjà suffisamment pesante qu'a suivie spontanément l'histoire de l'Art - que désigne aujourd'hui la dénomination "Art contemporain"- et que tout le monde a accompagnée car elle est aussi l'histoire du monde actuelle, Re-évolution Venezia propose de l'enrichir en montrant que, si "Art contemporain" désigne avant tout cette évolution, il existe une seconde évolution, parallèle, une re-évolution qui s'est faite et affirmée en réaction à la première, et qui s'acharne à rester humble autant que la première évolution veut être sous les feux de la rampe ; une re-évolution menée par des artistes, en recherche de discrétion, car indépendants et intègres, dont le parcours personnel profond et humain aboutit à une vision inspirée par des moteurs bien plus profonds et importants que le succès et l'argent, cherchant à livrer au monde une œuvre puissante et unique, et qui dès lors qu'ils sentent qu'ils rencontrent le succès et la notoriété, cherchent à s'en protéger en évitant toute surenchère à travers la médiatisation, quitte à se retirer du monde de l'Art définitivement.
Ces artistes sont de plus en plus nombreux et défendent tous une vraie position, une posture pour une éthique de l'Art.
C'est à Venise, dans le cadre des dernières Biennales que nous les avons le plus souvent rencontrés, venant du monde entier mais ayant toujours la même attitude : nous avons pu observer leurs difficultés à se montrer eux-mêmes plutôt que de montrer leurs oeuvres et leur fermeture malgré l'engouement et la reconnaissance dont ils étaient l'objet, pour s'isoler de ce monde faussé par l'avidité, recherchant plus volontiers à se découvrir les uns les autres, organisant leur re-évolution de l'Art contemporain, avec humilité et fermeté.

C'est de ces artistes-là et surtout de leur histoire, de leur parcours, de leur re-évolution que nous souhaitons être les porte-paroles à travers Re-évolution Venezia, en respectant la discrétion qu'ils souhaitent conserver et en cherchant le moyen le plus juste de les mettre tout de même en contact avec le vrai public des amateurs d'art, simples amoureux de l'art ou clients et collectionneurs, qui ne sauraient être privés de la richesse que ces artistes transmettent au monde, que ce soit pour l'admirer ou pour l'acquérir. 

Re-évolution Venezia s'attachera donc toujours à présenter chaque artiste dans l'environnement qui est le plus en accord avec son désir de rencontrer le public et dans le respect de sa démarche, afin d'offrir au public la proximité la plus juste possible avec son œuvre. 

Re-évolution Venezia étant née à Venise, la première exposition de chaque artiste aura toujours lieu à Venise, avant de se déplacer dans une autre ville et/ou dans un autre pays. 

En multipliant les lieux d'expositions choisis en accord avec l'artiste, Re-évolution Venezia cherche à offrir à l'oeuvre la possibilité de s'exposer aux regards de divers publics, diverses sensibilités, diverses cultures, diverses attentes, divers connaissances, etc. qui parce qu'ils la reconnaîtront comme oeuvre d'Art par ses qualités artistiques, plastiques, techniques, émotionnelles, etc, la considéreront comme unique et donc propre, et chercheront à se l'approprier, l'enrichissant à leur tour par leur interprétation d'une valeur subjective, personnelle et donc humaine.... 

Celui qui regarde une oeuvre d'Art, qu'il a reconnu comme tel au départ, opère lui aussi un parcours personnel, profond et humain, par ce qu'elle lui envoie, qui varie selon sa culture, son niveau de connaissance, sa sensibilité, ses attentes... et qui complète celui de l'artiste... 
... et c'est ce parcours qui commence par le regard sur l'oeuvre qui donne justement à l'oeuvre d'Art sa valeur principale... l'enrichissement humain.... bien avant sa valeur d'investissement ou de notoriété de l'artiste

Cultivons donc ces divers parcours avec toute la finesse qu'ils exigent...




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire